©Claire Larquemain

L’Ô d’ici

Bernard Audric

Directeur général du SDeau50

On actionne le mitigeur et l'eau advient. Magie de nos confortables quotidiens qui laisse peu de place aux questionnements. Pourtant cette ressource précieuse qu'est l'eau, mérite aujourd’hui autant de précautions que de curiosité...

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Sur une grande majorité du territoire manchois et sur Saint-Lô Agglo, si l’eau coule si simplement depuis notre robinet, c’est grâce au Syndicat Départemental de l’eau de la Manche (Sdeau50) ainsi qu’à ses 75 agents qui œuvrent au quotidien pour que notre eau soit de qualité et en quantité suffisante.

Le SDeau50, qu’est-ce que c’est ?

« Nous sommes répartis sur trois sites : Saint-Lô, Coutances et Saint-Aubin-de-Terregatte, explique Bernard Audric, directeur général. Nous gérons sur le centre et sud Manche, la sécurisation de la ressource et des productions. La communauté d'agglomération du Cotentin, non adhérente au Sdeau50, possède son propre fonctionnement. Toutes les autres collectivités du territoire ont adhéré à nos compétences obligatoires, dont Saint-Lô Agglo. » 

Le SDeau50 est en effet né en 2012 de la volonté des collectivités de se fédérer pour une gestion solidaire, pérenne et optimisée de la ressource et de la production d’eau potable dans la Manche. Depuis la création de la loi NOTRe, le SDeau50 a une gestion globale du circuit de l’eau potable, sur les 2/3 du territoire manchois. 

Des missions essentielles pour nos besoins en eau potable

Le Sdeau50 gère et sécurise la production d’eau potable, depuis le captage de l’eau jusqu’au robinet. Le niveau des ressources est suivi en continu et en temps réel.

Le Sdeau50 assure la distribution de l’eau pour 40 % des abonnés du département : un parcours en 4 étapes depuis le lieu de captage de l’eau à sa zone de distribution.

Le captage de l’eau

L’eau est prélevée dans son milieu naturel, en surface ou dans le sous- sol. 14 millions de mètres cubes d’eau sont captés chaque année par le Sdeau50. L’environnement autour des zones de captage est surveillé des pollutions diverses et la ressource est renouvelée par les intempéries.

> 8 points de prélèvement de l’eau sur l’Agglo

Le traitement de l’eau

Une fois captée, l'eau est envoyée en usine de traitement pour être nettoyée et pour devenir potable. « Dans la Manche nous avons un degré de traitement optimal, du niveau de la bactérie, précise Bernard Audric. L’eau est filtrée et nettoyée en plusieurs étapes avec une ultra filtration, une technique des plus avancées qui retient les virus. »

> 6 usines de production d’eau potable sur l’Agglo

Le stockage de l’eau

L’eau potable est ensuite stockée dans 142 châteaux d’eau et réservoirs puis distribuée grâce à 6 500 km de canalisations.

> 31 châteaux d’eau sur l’Agglo

La distribution

90 000 abonnés sont desservis par le Sdeau50. Les 2/3 du département sont distribués par des délégataires comme La Saur, Veolia ou STGS.

> 36 600 abonnés sur l’Agglo

Le SDeau50 est dans l’anticipation permanente du manque d’eau 

Les collectivités adhérentes bénéficient d’interconnexions leur permettant d’avoir de l’eau potable en cas de difficultés (pollution accidentelle, dysfonctionnement de l’unité de production sur place ou pénurie dans celle-ci…). Plusieurs « autoroutes de l’eau » ont ainsi été installées sur le territoire. 

Quid de la sécheresse dans la Manche ?

L’été 2022 a été le plus chaud et sec jamais enregistré, avec 47 jours consécutifs sans pluie, entre le 30 juin et le 15 août 2022. Les interconnexions de sécurisation (120 km) développées dans le centre et sud Manche ont permis au Sdeau50 d’éviter les pénuries graves. Ces interconnexions permettent de transférer des volumes d’eau vers des secteurs en tension, depuis des zones où l’eau est suffisante. Cet hiver a été plutôt sec et les réserves souterraines de la Manche sont déficitaires. A ce jour, il est nécessaire d’anticiper un potentiel été 2023 de chaleur et de sécheresse et la vigilance doit être de mise. Le Sdeau50 est particulièrement attentif.

L’eau sur l’Agglo

60 % de l’eau captée dans la Manche est d’origine souterraine et 40 % proviennent des cours d’eau. L’hiver dans le centre-Manche, l’eau est captée dans la Vire afin que les réserves souterraines aient le temps de se remplir. En période estivale, le niveau de la Vire baisse et l’eau potable produite, provient des nappes phréatiques. 

Chacun à son niveau doit préserver la ressource

Cet été 2022 a été un vrai signal d’alarme quant à la vulnérabilité de notre ressource en eau. Chacun doit être sensibilisé à préserver la ressource. La consommation doit être mieux modérée et les alertes de vigilance écoutées. Aussi, les usines de traitement sont accessibles aux scolaires en visite et une campagne de sensibilisation est lancée. 
« Il est nécessaire de toujours avoir un œil sur sa consommation, explique Bernard Audric. Il ne faut pas laisser l’eau couler inutilement, arroser le jardin à la tombée du jour, éviter de laver sa voiture et préférer les stations de lavage automatique qui sont en circuit fermé. Il faut installer des mitigeurs et des chasses d’eau à double débit, prendre des douches courtes et essayer de récupérer les eaux quand cela est possible... »

 

Rédaction : Claire Larquemain